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  • : PEAUX-ROUGES Limoges
  • : Site d'information des Redskins de Limoges, collectif antifasciste informel et contre-culturel. Nous avons la conviction que si la première étape de la lutte antifasciste se joue bel et bien sur le terrain des idées, l'échéance suivante sera celle de la confrontation physique. Notre objectif est donc de sensibiliser les organisations et personnes à la nécessité de se préparer mentalement et physiquement contre le fascisme. mail: peaux_rouges@yahoo.fr
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18 décembre 2012 2 18 /12 /décembre /2012 18:18
Livre de Mathieu Rigouste.
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La violence policière n’a rien d’accidentel, elle est rationnellement produite et régulée par le dispositif étatique. La théorie et les pratiques de la police française sont profondément enracinées dans le système colonial : on verra dans ce livre qu’entre les brigades nord-africaines dans les bidonvilles de l’entre-deux-guerres et les brigades anti-criminalité (les BAC) dans les « cités » actuelles, une même mécanique se reproduit en se restructurant. Il s’agit toujours de maintenir l’ordre chez les colonisés de l’intérieur, de contenir les territoires du socio-apartheid. Le développement des armes « non létales » – Flash Ball, Taser... – propulse aussi une véritable industrie privée de la coercition.
Rigouste montre comment l’expansion du marché international de la violence encadre la diffusion des doctrines de la contre-insurrection et permet de les appliquer à l’intérieur des métropoles impériales.
Cette enquête, fondée sur l’observation des techniques et des pratiques d’encadrement et de ségrégation depuis ceux qui les subissent et les combattent, montre comment est assurée la domination policière des indésirables, des misérables et des insoumis en France.

Militant et chercheur en sciences sociales, Mathieu Rigouste enquête et participe aux luttes de base contre les systèmes de domination contemporains. Il est l’auteur de L’ennemi intérieur. La généalogie coloniale et militaire de l’ordre sécuritaire dans la France contemporaine (2009), Les Marchands de peur. La bande à Bauer et l’idéologie sécuritaire (2011) et Théorème de la hoggra. Histoires et légendes de la guerre sociale (2011).   
 
 
Paru en Novembre 2012
Editions La Fabrique    
 
 
Interview de Mathieu Rigouste:
 
De l’Ennemi intérieur à ce livre, on a l’impression que l’ordre policier a été un sujet fort de votre travail. Comment en êtes-vous arrivé à ce livre ?
 
Je fabrique des outils pour démonter les mécanismes de la domination. Dans L’ennemi intérieur, j’avais étudié l’armée et son influence sur la société de contrôle, ce travail montrait comment les guerres coloniales ont fortement orienté la restructuration sécuritaire du capitalisme tout au long de la Ve République. La manière dont la police s’approprie des personnels, des savoirs et des pratiques, des techniques, des méthodes et des matériels formés par, pour et dans l’expérience coloniale et militaire – ce que Michel Foucault appelle les « effets de retour » – restait à approfondir. Il semblait nécessaire de faire le point sur les transformations de la police et de sa violence ces vingt dernières années. Pas pour l’amour des livres mais pour renforcer les luttes.
 
Comment avez-vous circonscrit votre travail d’investigation et d’action?
 
Je ne fais pas semblant d’écrire sur une société dont je ne ferais pas partie et que j’observerais depuis un extérieur introuvable. Je ne veux pas masquer le fait que toutes les méthodes et toutes les problématiques sont orientées par l’enquêteur, sa position dans la société et ses points de vue. Sous couvert de distance avec le terrain, de nombreuses études masquent nécessairement les privilèges et les connivences que le chercheur entretient avec la société. Alors j’assume le fait que j’enquête depuis un endroit précis – les territoires et les classes qui subissent quotidiennement et frontalement la domination policière, puis je fournis ces éléments pour permettre de critiquer mes résultats, pour les corriger et faire avancer notre compréhension du phénomène. J’ai passé une trentaine d’années en banlieue parisienne et une quinzaine d’années dans les mouvements sociaux et militants. Je n’y ai pas fait ce que la sociologie appelle de « l’observation participante », j’appartiens à ce monde et j’y ai vécu de près les transformations de la police. J’ai formulé des hypothèses en mettant en commun les mémoires et les récits de nombreuses personnes subissant directement la domination policière et de collectifs qui luttent sur ce terrain. J’ai confronté ces hypothèses aux recherches universitaires sur la question, à un corpus d’autobiographies de policiers, à des entretiens et des récits de vie menés par d’autres chercheurs avec des policiers de différents corps et différents statuts, à l’observation des blogs de policiers et l’analyse des revues policières, de défense et de sécurité ainsi qu’aux archives de mouvements de luttes contre la violence policière. Du point de vue de l’action, je prends part aux luttes populaires contre les systèmes de domination et d’oppression. Je ne cherche pas à faire de la recherche engagée, il me semble qu’on ne peut séparer l’action, l’enquête et la vie quotidienne. Que l’investigation n’est pertinente que si elle est menée, au service des luttes et à travers elles. Ce travail est d’ailleurs le fruit de réflexions collectives et doit tout à celles et ceux qui combattent au quotidien.
 
Vous parlez presque d’une réactivation d’une guerre contre insurrectionnelle dans votre livre. Quels sont les contours de ce champ de bataille?
 
 
J’observe moins une réactivation qu’un processus long où la guerre et le contrôle, l’armée et la police, s’influencent réciproquement au point de quasiment fusionner dans certaines situations. J’affirme que la contre insurrection est la grammaire, la matrice, le programme idéologique et technique qui propulse le système sécuritaire. Mais il s’agit justement ici de bien voir comment s’opère la reformulation, la traduction, l’hybridation de la contre insurrection à l’intérieur de la société française. Il ne me viendrait pas à l’esprit d’expliquer que nous vivons la même chose que la guerre d’Algérie ou que les déploiements militaires en Irak. Mais j’observe que nous faisons face, dans les enclaves ségréguées de la société post-coloniale, à une forme de contre insurrection de basse intensité, médiatique et policière. Le quadrillage militaire devient occupation policière des quartiers (polices « de proximité »), les commandos deviennent des unités d’intervention féroces (BAC…), l’action et la guerre psychologique sont prises en charge par les médias dominants, la propagande d’Etat récupère la figure de l’ennemi intérieur « fellaga manipulé par Moscou » sous la forme de « l’islamo-gauchiste » ; les camps, la torture et le système de disparition sont relayés par la prison et la garde-à-vue, les brutalités et les meurtres policiers… Je montre comment des armes, des techniques, des doctrines, des pratiques issues de la contre insurrection coloniale et militaire, passent dans le champ médiatique et policier, comment elles sont réappropriées, ré-agencées redéployées pour maintenir l’ordre social, économique et politique à l’intérieur de la métropole.
 
Est-ce que vous pouvez nous définir la « tactique de la tension » dont vous parlez abondamment dans votre livre?
 
C’est justement cette forme de domination, régulée techniquement et rationnellement, qui puise dans les répertoires contre insurrectionnels, coloniaux et militaires, pour écraser les damnés intérieurs. C’est une référence aux mécaniques politiques qui permettent de contrôler la population en instrumentalisant la peur ou en fabriquant des ennemis de convenance. On parle souvent de « stratégie de la tension » pour désigner les « années de plomb » en Italie, dans les années 1970. L’Etat italien manipulait l’extrême droite, grâce aux services secrets, et lui faisait réaliser des attentats qu’il attribuait ensuite aux anarchistes, ce qui lui permettait de justifier la répression du mouvement ouvrier et l’écrasement des mouvements révolutionnaires. Les gestionnaires de cette stratégie étaient d’ailleurs fascinés par la méthode française de contre-insurrection. Par « tactique de la tension », j’explique que cette technique qui consiste à fabriquer des ennemis de convenance pour faciliter le renforcement sécuritaire, est passée dans le domaine policier. Techniquement, cette traduction s’opère depuis le prototype colonial et militaire de la bataille d’Alger, en 1957. La Casbah avait alors été enfermée et étranglée par des forces de quadrillage et d’occupation militaro-policières, puis pénétrée, harcelée et terrorisée par l’envoi d’unités spéciales à l’intérieur pour capturer, interroger et faire disparaître les « meneurs ». Harceler et agresser une population enfermée et étranglée, engendre forcément beaucoup de tension. J’explique que ce schéma a été redéployé sur les quartiers populaires, par l’alternance, aux manettes de l’Etat, des fractions de gauche et de droite de la classe dirigeante, qui ont multiplié les unités d’occupation et d’enfermement ainsi que les unités d’intervention et de harcèlement dans les quartiers populaires. Progressivement a ainsi été reformulée une technique d’enfermement et d’agression combinée, supportée par des ressorts idéologiques très proches de la contre-insurrection et qui tente de détruire la vie sociale et les formes d’autonomie et d’insoumissions des « populations » ciblées.
 
L’impérialisme c’est un concept assez fort. Dans votre travail, ça semble une évidence car vous êtes dans cette rhétorique mais si on vous demandait de le définir, vous en parleriez comment?
 
Ce n’est pas de la rhétorique, l’impérialisme est un stade de développement du capitalisme et de l’Etat, qui arrive à un moment déterminé dans l’histoire de la lutte des classes. Il s’agit d’un rapport de domination à différentes vitesses et qui s’inscrit dans l’espace : c’est le processus d’expansion d’un Etat-nation partant à la conquête de territoires, de ressources et de populations en dehors de ses frontières et mettant en place des formes de dominations et de ségrégations basées sur la classe, le sexe et la race. Les géographes radicaux anglo-saxons expliquent que nous sommes entrés dans une nouvelle phase de développement de l’impérialisme qui ressemble très étrangement à la phase d’accumulation primitive qui avait donné naissance au capitalisme et qui fonctionne par la dépossession des ressources, des territoires, des cultures et des formes de vie autonomes. Je tente de montrer que les campagnes de conquête menées par les grands Etats impérialistes dans le « monde Arabe » (Irak, Afghanistan, Egypte, Syrie…) se combinent avec une dimension intérieure sur leurs propres territoires : l’expansion des mégalopoles urbaines (Grand Paris, Grand Toulouse, Nantes Métropole…). Cette expansion est supportée directement par la tension policière et vise la conquête puis la restructuration petite-bourgeoise des quartiers populaires, le renforcement du socio-apartheid, l’industrialisation de l’enfermement et la massification du néo-esclavage en prison. La police est le fer de lance de cette croisade intérieure.
 
Qu’est-ce que vous pensez des BAC que vous définissez comme un symbole de l’ordre sécuritaire ? Le sociologue Didier Fassin évoque la possibilité d’une cohabitation tandis que Fabien Jobard se montre plus nuancé que vous également.
 
Ce n’est pas une question de nuances. La BAC est emblématique de l’oppression policière contemporaine, comme les CRS représentaient bien la répression en 1968. Mais je n’ai rien en particulier contre ces unités. Toute la police est chargée de maintenir l’ordre social, économique et politique. Et la police n’est pas la seule institution à assurer cette fonction. On peut soutenir les collectifs de victimes qui demandent la dissolution de la BAC comme à Millau, car c’est une manière offensive de se rassembler, mais la dissoudre sans attaquer le monde qui la produit ne changerait pas grand chose. Les agents seraient reclassés et de nouvelles unités créées ou recomposées pour assurer l’encadrement des misérables. Les BAC sont issues des polices coloniales en métropole et restructurées autour d’un modèle « néolibéral » d’abattage intensif. Elles traduisent bien les restructurations contemporaines.
 
Vous dénoncez la militarisation du métier de policier mais vous passez sous silence le fait qu’elle s’est également accompagnée d’une professionnalisation et d’une meilleure formation des effectifs. Dans l’invention de la violence, Laurent Mucchielli dit qu’il y a un recul des violences policières depuis 30 ans.
 
Je ne dénonce pas, j’essaie d’expliquer les transformations en cours. Et je ne me situe pas dans ce débat. La violence n’est pas une quantité, il n’y en a pas plus ou moins. Les formes de coercition évoluent en fonction des situations à gouverner. Si la police se perfectionne effectivement dans le nivellement de la coercition et qu’elle ne tire plus – pour l’instant, en France – à balles réelles sur les mouvements ouvriers, le nombre de personnes tuées dans les quartiers populaires ne cesse d’augmenter. Quand je finissais ce livre, en septembre 2012, 12 personnes avaient été tuées en six mois, un taux record en augmentation constante. Les armes « sub-létales » mutilent presque quotidiennement dans les cités. Dans certains quartiers, perdre un œil devient une menace quotidienne. Oui, les policiers sont mieux formés à contrôler les pauvres pour éviter de provoquer des révoltes ingérables. Mais dans les centres d’entraînement au maintien de l’ordre, c’est bien à la guerre urbaine qu’on les prépare. On ne peut pas le comprendre si l’on regarde du côté des policiers, qui essaient effectivement de tuer le moins possible, qui ont peur aussi et pour qui la coercition est minoritaire dans la journée ou dans une carrière. En regardant depuis la police, on ne perçoit pas les effets réels du renforcement sécuritaire. En l’occurrence, si l’on se place du côté de ceux qui le subissent, le constat est différent. Dans les quartiers populaires, les prisons, et les luttes sociales, la police gère un système de violence transversale qui broie la vie des gens, hier comme aujourd’hui, et qui, loin de rechercher à diminuer la violence, s’alimente et se ressource dans l’expérience coloniale et militaire.
 
Comment vous percevez Manuel Valls?
 
Il incarne bien la gauche de gouvernement : quasiment les mêmes logiques et les mêmes pratiques que sous Sarkozy – car il s’agit toujours de soumettre et bannir les pauvres pour permettre au capitalisme de se restructurer – mais avec une propagande un peu plus subtile, un enrobage un peu plus soft et d’autant plus trompeur. Alors que sous Sarkozy, la figure de l’ennemi intérieur était récurrente, Valls se sent obligé de dire qu’il n’y a pas d’ennemi intérieur, tout en continuant à faire la même chose que ces prédécesseurs. Il ne fait aucun doute qu’il est conseillé par les mêmes personnes que Sarkozy ou Guéant, Alain Bauer parmi d’autres. Et la situation est toujours la même, les processus en cours continuent. Alors que la droite a tendance à réduire le nombre de policiers, à développer des unités féroces et à multiplier les technologies et les armements, la gauche conserve tout ça puis embauche et développe en particulier les unités d’occupation (« de proximité »). La succession de la gauche et de la droite aux manettes du gouvernement n’alterne pas les modèles mais les empile, elle assure la continuité de l’Etat et de son renforcement sécuritaire.
 
A la fin du livre, vous dites « organisons-nous », comment vous situez-vous politiquement?
 
Du côté des opprimés, dans le camp qui veut en finir avec toutes les formes de domination. Je crois que seuls les premiers et premières concernés peuvent s’organiser pour abolir les systèmes d’oppression. Et qu’il faut tisser des alliances. J’essaye de mettre au centre de mon appareillage d’enquête les critiques et les constats des personnes qui subissent et qui luttent. Sous l’étiquette de « l’émeute », le pouvoir définit les révoltes populaires comme des sortes d’accès hystériques, des convulsions de violence sans raisons, mon travail consiste à les réinscrire dans la grande histoire des résistances à l’impérialisme. Je fais de l’enquête pour renforcer les luttes, pour décrire les mécaniques de l’oppression et cerner les rouages faibles.Ce système ne peut tenir sans la police et la prison. Je pense qu’il faut en changer, en finir avec une économie basée sur le pillage du monde au profit d’une minorité, et je crois qu’il faut pour cela rompre aussi avec les sociétés pyramidales, même celles où l’on choisit ses maîtres… Je crois que nous pouvons réussir à construire une société basée sur l’autogestion, l’entraide et le partage, sans chefs ni argent, où tout sera pour tous et où le peuple s’organisera par lui-même. La police passera alors pour une machine de domination archaïque.
 
 
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16 novembre 2012 5 16 /11 /novembre /2012 21:00

Au premier tour de l’élection présidentielle, le 22 avril 2012, Marine Le Pen a recueilli un million de voix de plus que son père et Bruno Mégret dix ans auparavant. Cette nouvelle avancée de l’extrême droite en France ne constitue pas un phénomène isolé en Europe : les « partis frères » du Front national frôlent ou dépassent les 10 % dans une douzaine d’États, de l’Ouest à l’Est du continent. Plusieurs d’entre eux participent déjà au pouvoir ou pourraient y parvenir prochainement.

Comment s’explique cette percée, particulièrement sensible dans l’électorat populaire ? Que recouvre le « nouveau discours » de ces formations nouvelles ou en mutation ? Pourquoi sont-elles passées de l’antisémitisme à l’islamophobie ? Quel rôle joue dans leur ascension la « mise en flottement » des identités traditionnelles ? Leur nationalisme répond-il à la peur de la mondialisation ? Peut-on comparer la menace qu’elles représentent à celle du fascisme dans les années 1920 et 1930 ?

Autant de questions, parmi d’autres, auxquelles Dominique Vidal, collaborateur du Monde diplomatique et codirecteur de L’État du monde (La Découverte), auteur du Mal-être juif (Agone, 2003), du Mal-être arabe (Agone, 2005), de Palestine-Israël, un État, deux États ? (Sindbad-Actes Sud, 2011), s’efforce de répondre dans ce livre à la fois documenté et pédagogique.

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Editions Libertalia: http://editionslibertalia.com/extremes-droites-europeennes.html

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4 mai 2012 5 04 /05 /mai /2012 09:51

Conception intéressante, les éditions de bandes déssinées manga "soleil manga" ont sorti dans leur collection "classiques" deux oeuvres de Karl Marx: "Le Capital" (en deux tomes) et "Le Manifeste du Parti Communiste".

 

Bien que certains concepts soient simplifiés, presque carricaturaux, il n'en demeurre pas moins que l'idée est particulièrement bonne et que le lecteur est averti: "Ce manga est une fiction. Il a été réalisé sur la base des récits du Manifeste du Parti Communiste, publié en Angleterre en 1848, suite au congrès de Londres de 1847. Nous avons fait de notre mieux pour adapter ce texte classique et permettre ainsi une compréhension maximale auprès des générations actuelles. Merci de votre compréhension."

 

Nous retrouvons en effet les grandes idées de Marx, la lutte des classes, le matérialisme historique. Une explication accessible à tous et toutes avec une adaption en manga très dialectique. Bref, un bon moyen de redécouvrir et faire découvrir Marx !

 

- Le Manifeste du Parti Communiste: Redécouvrez les grandes idées de karl marx et de Friedrich engels et de leur manifeste du parti Communiste, par le biais de cette fiction prenant place dans l’europe de la révolution industrielle. Vivez les aventures de Bill, de Frank et de simon, qui vont oser se lever et remettre en question un système capitaliste injuste et opposant les bourgeois aux prolétaires.

manifeste

 

- Le Capital (tome 1): Robin, jeune fromager artisanal, a beaucoup de succès sur les marchés avec ses produits. Il rencontre ainsi Daniel, un entrepreneur qui lui propose de se lancer dans la production industrielle de ses fromages. Robin, dont la mère est décédée faute d'argent pour payer les soins médicaux, souhaite s'enrichir et cède aux avances du capitalisme. Découvrez en 2 volumes une adaptation de ce grand classique de Marx !

 

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- Le Capital (tome 2): Robin est désormais un patron qui doit veiller sur sa rentabilité et productivité. Mais la crise guette et il va ainsi prendre conscience du monstre affamé et insatiable qu'est le capitalisme. Avec ce second volume, Engels se propose de vous accompagner dans la compréhension des mécanismes pervers du capitalisme qui finalement, n'épargne personne, même pas ceux qui l'ont engendré.

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17 février 2012 5 17 /02 /février /2012 14:46

Afin de réparer le tort fait à un oublié qui paya son engagement social au prix fort d’un injuste oubli de son œuvre littéraire, alors que tant d’écrivains médiocres bénéficient régulièrement des largesses de l’Etat et de l’Université pour de laborieuses redécouvertes sans lendemain.

Cet écrivain, auteur de "La Culture Prolétarienne" est en effet l’un des rares intellectuels qui ait manifesté une fidélité sans faille au syndicalisme révolutionnaire, à la classe ouvrière en lutte - à travers la Vie ouvrière (avant 1914), puis la Révolution prolétarienne (à partir de 1925), deux revues animées par Pierre Monatte, continuateur de Fernand Pelloutier.

 

Afin de rappeler que nous avions déjà fait un article sur la culture prolétarienne selon Marcel Martinet, et remettre à jour sa conception de la culture prolétarienne, nous vous invitons à lire l'article consacré à Marcel Martinet et son oeuvre sur le site Pelloutier.net : http://www.pelloutier.net/dossiers/dossiers.php?id_dossier=93

 

Ses oeuvres "Culture Prolétarienne" et " Les Temps Maudits" sont disponibles chez Agone.

 

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2 janvier 2012 1 02 /01 /janvier /2012 13:52

Article de Maud VERGNOL paru dans l'Humanité Dimanche de novembre 2011.

Loisirs / Sorties / Culture.

 

Entretien avec Jérôme LEROY.

 

C'est un écrivain communiste qui s'est mis dans la peau d'un militant d'extreême droite. Et c'est le roman noir de la rentrée, celui d'un fascisme aux portes du pouvoir. Avec "Le Bloc", Jérôme Leroy suscite un malaise en nous plongeant au coeur de la fabrique de la haine. Il nous explique pourquoi c'est nécessaire.

 

Le Bloc est ce que la littérature a livré de meilleur depuis longtemps sur l'extrême droite hexagonale. D'abord, parce que Jérôme Leroy n'a pas peur d'aller au charbon, quitte à déranger ses lecteurs. Car cette plongée dans les tréfonds du racisme et de la haine, il la met en scène à la première personne, au travers des récits croisés de deux narrateurs, emblématiques de la sociologie des militants du Front National. Soit Stanko, barbouze d'origine populaire, môme déscolarisé qui s'est construit sur un langage de haine. Devenu chef du service d'ordre du parti, il exècre plus que tout "les post-soixante-huitards qui se gobergeaient aux commandes depuis 30 ans, jouaient aux libertaires, se proclamaient du côté du progrès et n'avient pas prononcé le mot "ouvrier" depuis qu'ils étaient descendus des barricades pour devenir patrons de presse ou députés européens".

L'autre, Antoine Maynard, issu de la petite bourgeoisie de province. Fin léttré, il est marié à la présidente du Bloc, digne héritière du "vieux". Tous deux ont été les acteurs de la montée en puissance de leur parti jusqu'à ce soir fatidique où leur formation est aux portes du pouvoir. Stanko fera les frais de cette opération de blanchiment idéologique. Car, si le Bloc accueille les égarés, c'est pour mieux les sacrifier.

Ce dispositif permet à l'écrivain de remonter 30 années d'histoire de l'extrême droite hexagonale, de ses ressorts idéologiques jusqu'au fonctionnement clanique et mafieux.

 

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Rencontre avec son auteur.

 

HD. Pourquoi un roman noir sur le Front National ?

 

Jérôme Leroy. Cela faisait très longtemps que j'avais envie d'écrire sur l'extrême droite. Da'bord, parce que c'est un sujet véritablement romanesque. Ensuite, parce que, en tant que communiste, je m'intérèsse à la vie politique, et particulièrement à la montée de l'extrême droite depuis 30ans. La destruction de toutes les solidarités conduit notre pays à un état de peur permanente. L'extrême droite n'est pas responsable de la situation. Elle l'accompagne et la nourrit. C'est l'idée que j'ai voulu développer dans ce roman, montrer comment un pays, arrivé à un certain stade de misère sociale et de peur, arrive à se donner à l'extrême droite. Car, en France, l'extrême droite n'est jamais arrivée au pouvoir par un putsch. Je voulais donc décortiquer cette opération de blanchiment idéologique à laquelle se livre aujourd'hui l'extrême droite française avec son pseudo-virage social, qui semble malheureusement porter ses fruits.

 

HD. Vos deux narrateurs, l'un issu de la bourgeoisie, l'autre d'une famille populaire du Nord, repésentent-ils, selon vous, la sociologie des militant du Front National aujourd'hui ?

 

J.L Effectivement, ils couvrent le prisme sociologique qui compose aujourd'hui les cadres de l'extrême droite, en proie à une véritable guerre culturelle. Il y a, pour forcer le trait, d'une part des espèces de mercenaires "old school", souvent issus de milieux populaires, comme le eprsonnage de Stanko, héritiers de combats colonialistes et anti-communistes. De l'autre, ceux qui viennent de la droite classique, qui ont fait de grandes écoles, des technocrates froids, adhérant à l'idéologique raciologue, qui ont infiltré l'extrême droite dès les années 1990 pour la rendre fréquentable. On constate aujourd'hui que Marine Le Pen a réussi là où son père avait échoué, c'est à die de faire la synthèse de ces deux courants.

 

HD. Les personnages du "Bloc" ressemblent à s'y méprendre à ceux du Front National. Par ailleurs, le récit, qui se passe dans un futur proche, évoque l'hystérie sécuritaire et l'intégration au gouvernement d'un parti d'extrême droite, fait écho à la réalité politique européenne.

 

J.L. Bien sûr, mais ce n'est pas pour autant un roman à clés. Je pense à une chronique que j'avais réalisée pour "Liberté Hebdo" (1): "Vous avez peur de l'extrême droite arrive au pouvoir, vous avez tort, elle y est déjà". Ce que je décris dans le roman est déjà arrivé, ces dernières années, dans plusieurs pays européens. Pour ne citer qu'eux, Berlusconi gouverne avec l'Alliance Nationale; la Hongrie, avec une extrême droite dure, ce qui ne l'a pas empêchée de présider l'Union Européenne. Il faut se méfier de la naïveté d'un certain roman antifasciste qui fait croire que si l'extrême droite arrivait au pouvoir, on se retrouverait chez Mussolini ou chez Hitler. C'est stupide. L'extrême droite au pouvoir, on l'a sous nos yeux dans plusieurs pays voisins. Elle se traduit par une politique encore plus dure pour les pauvres, des régressions sociales et républicaines. Le fascisme sert à la droite quand le capitalisme est dans l'impasse. On voit bien aujourd'hui, par exemple, comment , pour calmer toutes les velléités du refus du capitalisme financier, on utilise la peur de l'islam. Mais je ne veux pas être prophète de malheur. Ce roman esr un exorcisme. Ce qui est une des grandes fonctions de la littérature.

 

HD. Au risque de heurter vos lecteurs, les deux narrateurs sont des militants du Bloc. Pourquoi avez-vous choisi la première personne ?

 

J.L. C'était clair dès le départ du projet. Le "je" permettait de plonger au coeur des motivations de ces militants. Il faut arrêter de les imaginer comme des robots sans coeur, des monstres folkloriques. Si on ne comprend pas cela, on n'arrivera jamais à combattre l'aura de l'extrême droite. D'ailleurs , on n'a pas réussi jusqu'à présent. "La preuve du puddind, c'est qu'on le mange", comme disait Engels. Il faut connaitre ses ennemis politiques. Ca ne suffit pas de dire aux gens: "Attention, vous allez voter pour des robots venus de la planète Hitler". C'est un peu plus compliqué que cela. Dans beaucoup d'endroits où ils font de bons scores, ils n'arrivent pas avec des drapeaux nazis mais font un vrai travail de terrain. Je renvoie les lecteurs au livre d'Anne Tristant, "Au Front" (2), une enquête réalisée en 1987 sur l'emprise du FN dans les quartiers Nord de Marseille, où ils organisait des dégustations de galettes pour les vieux, des crèches improvisées dans les appartements... Si on ne comprend pas cela, je ne vois pas comment on peut lutter contre la montée du fascisme. Je conçois que ça puisse mettre mal à l'aise. Mais c'est la réalité.

 

HD. Dans le même registre, Thierry Jonquet, avec "Ils sont votre épouvante et vous ètes leur crainte" (3), qui avait suscité le mête type de malaise, avait fait l'objet d'accusations douteuses. Appréhendez-vous ces critiques ?

 

J.L. Elles ont déjà commencé au travers de phrases équivoques de vos confrères de la presse écrite. Mais je m'y attendais et je suis prêt à débattre sans aucun souci. Ces attaques peuvent venir, soit de l'extrême droite elle-même soit de la gauche caviar moralisatrice, que j'égratine. Cela a l'air de les choquer qu'uné crivain communiste se mette dans la peau d'un militant d'extrême droite. Mais c'est  la fonction même de la littérature. Moi, je ne prends pas mes lecteurs pour des chiens de Pavlov. C'est très intérèssant d'analyser comment, depuis quelques années, on confond étrangement le narrateur et l'auteur.

C'est comme si on reprochait à Pasolini d'avoir réalisé "Salo ou les 120 journées de Sodome", film d'une violence inouïe, quasi insoutenable, qui est poi l'oeuvre la plus intérèssante qu'on ait réalisée sur le fascisme. Comme le dit Hegel, l'art n'est pas la représentation d'une belle chose, mais la belle représentation d'une chose. Ca peut déranger. Tant mieux.

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17 novembre 2011 4 17 /11 /novembre /2011 15:47

« Je hais les indifférents. Pour moi, vivre veut dire prendre parti. Qui vit vraiment ne peut ne pas être citoyen et parti prenant. L’indifférence est apathie, elle est parasitisme, elle est lâcheté, elle n’est pas vie.

 

C’est pourquoi je hais les indifférents. L’indifférence est le poids mort de l’histoire. C’est la boule de plomb pour le novateur, c’est la matière inerte dans laquelle souvent se noient les enthousiasmes les plus radieux, c’est le marécage qui ceint la vieille cité et la défend mieux que les murailles les plus fermes, mieux que ses guerriers, car elle enlise ses assaillants dans ses gouffres boueux, limoneux, et elle les décime et les démoralise et quelques fois elle les oblige à renoncer à leur entreprise héroïque.

 

L’indifférence opère énergiquement dans l’histoire. Elle opère passivement, mais elle opère. C’est la fatalité ; c’est sur quoi l’on ne peut compter ; c’est ce que bouleverse les programmes, renverse les plans les mieux construits ; c’est la matière brute qui se rebelle à l’intelligence et l’étrangle. Ce qui se passe, le mal qui s’abat sur tous, le bien possible qu’un acte héroïque (de valeur universel) peut provoquer, tout ça revient moins à l’initiative de quelques personnes qui activent qu’à l’indifférence, à l’absentéisme de la majorité.

Ce qui arrive, arrive non pas parce que certains veulent qu’il arrive, mais parce que la majorité abdique sa volonté, laisse faire, laisse se grouper les nœuds qu’ensuite seule l’epee pourra couper, laisse promulguer les lois qu’ensuite seule la révolte fera abroger, laisse aller au pouvoir les hommes qu’ensuite seul un mutinement pourra renverser.

La fatalité qui semble dominer l’histoire n’est que l’apparence illusoire de cette indifférence, de cet absentéisme. Des faits mûrissent à l’ombre, juste quelques mains, à l’abri de tout contrôle, tissent la toile de la vie collective, et la masse ignore, car elle ne s’en soucie point. Les destins d’une époque sont manipules selon des vues étriquées, des buts immédiats, des ambitions et des passions personnelles de petits groupes actifs, et la masse ignore, car elle ne s’en soucie point.

Mais les faits qui ont mûri aboutissent à leur fin ; mais la toile tissée à l’ombre s’accomplit : et alors il semble que c’est la fatalité qui emporte tout et tous, il semble que l’histoire n’est pas un énorme phénomène naturel, une irruption, un séisme, dont tous restent victimes, qui a voulu et qui n’a pas voulu, qui savait et qui ne savait pas, qui a été actif et qui indiffèrent.

Ce dernier s’irrite, il voudrait échapper aux conséquences, il voudrait qu’il soit clair que lui n’y était pour rien, qu’il n’était point responsable.

Certains pleurnichent piteusement, d’autres blasphèment avec obscénité, mais personne ou peu de personnes se demandent : si j’avais moi aussi fait mon devoir, si j’avais cherche à faire valoir ma volonté, mon conseil, serait-il advenu ce qui est advenu ? Mais personne ou peu de personnes se sentent responsables de leur indifférence, de leur scepticisme, du fait de ne pas avoir offert leurs bras et leur activité à ces petits groupes de citoyens qui luttaient justement pour éviter tel mal et procurer tel bien.

La plupart de ceux-ci par contre, à évènements accomplis, préfèrent parler de faillite des idéaux, de programmes définitivement écroulés et d’autres agréableries pareilles. Ainsi recommencent-ils leur absence de toute responsabilité. Et ce n’est pas vrai qu’ils ne voient pas clair dans les choses, et que parfois ils ne soient pas capables d’avancer de très belles solutions pour des problèmes plus urgents, ou pour ceux qui, bien qu’ils demandent une ample préparation et du temps, sont toutefois pareillement urgents.

 

Mais ces solutions restent très bellement infécondes, et cette contribution à la vie collective n’est animée d’aucune lumière morale ; elle est le produit de la curiosité intellectuelle, pas d’un piquant sens d’une responsabilité historique qui veut que tous soient actifs dans la vie, qui n’admet pas agnosticismes et indifférences d’aucun genre. Je n’aime pas les indifférents aussi à cause de l’embêtement que me provoquent leurs pleurnichements d’éternels innocents. Je demande des comptes à chacun d’eux : comment il s’est acquitte des tâches que la vie lui propose quotidiennement ? qu’est-ce qu’il a fait et plus particulièrement qu’est-ce qu’il n’a pas fait ? Je sens de pouvoir être inexorable, de ne pas devoir gaspiller ma pitié, de ne pas devoir partager avec eux mes larmes.

 

Je suis parti prenant, je vis, je sens déjà pulser dans les consciences viriles de ma part l’activité de la cité future que ma part est déjà en train de construire. Et en elle la chaîne sociale ne pèse pas sur peu de personnes, en elle chaque chose qui arrive n’est pas due au hasard, à la fatalité, mais elle est l’œuvre intelligente des citoyens. Il n’y a en elle personne qui reste à la fenêtre à regarder pendant que le petit nombre se sacrifie, s’évanouit dans le sacrifice ; et celui-là qui est à la fenêtre, aux aguets, veuille profiter du peu de bien que l’activité de peu de personnes procure et dilue sa déception en vitupérant le sacrifie, le saigne, car il n’a pas réussi dans son dessein.

Je vis, je suis parti prenant. Donc je hais qui ne prend pas parti, je hais les indifférents. »

 

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( Antonio Gramsci , « indifférent » Février 11, 1917).

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14 novembre 2011 1 14 /11 /novembre /2011 11:25
Ca y est: la démocratie est en danger.
Vous n’avez pas pu le rater, on le lit dans tous les journaux et tous les blogs, on le voit sur toutes les chaines de télé, on l’entend sur toutes les radios.
 
Les journalistes auraient-ils enfin réagi à l’interdiction d’associations kurdes et aux poursuites ignobles engagées contre des militants? Parlent-ils de la future loi Loppsi 3 qui propose tout un tas de charmantes mesures, fuite en avant paranoïaque d’un système opposé à sa population? Ou peut être est il question de l’incendie criminel du squat de roms du 20° arrondissement, qui logeait des dizaines de familles et où un rom est mort?
Non, rien de tout cela: l’attentat contre les fondements de notre république démocratique très libre et très citoyenne, c’est un cocktail molotov lancé dans la nuit du 1er au 2 novembre sur la rédaction de Charlie Hebdo, et les victimes (plus médiatiques que les roms visiblement) ce sont les disques durs de quelques ordinateurs.
 
Les conséquences matérielles doivent être un peu pénibles pour l’équipe de Charlie, forcée de déménager à Libération (on a les amis qu’on mérite), mais du point de vue financier, on peut tabler sur un remboursement des dégâts par l’assurance et sur une augmentation des ventes due au buzz médiatique.
 
Non, ce qui fait tant bouillonner le monde des médias, c’est le symbole: on s’attaque à la presse. Et là, c’est la sainte alliance, depuis les journalistes de «gauche» jusqu’aux plus réacs (Guéant, Marine Le Pen). Une sainte alliance qui serait impossible si Charlie Hebdo était véritablement un journal subversif. Car au final, il fait un peu partie de la grande famille de la presse, qui est depuis quelques années en crise perpétuelle, rongée par la pub, ayant abandonné tout journalisme d’investigation, écartelée entre format papier et site web. Les ventes sont en baisse et la pente suivie est une fuite en avant continuelle donnant une uniformisation totale de l’offre. Le Figaro, Libé, Le Monde, et tous les autres titres, les journaux régionaux… Leurs articles se ressemblent, sont interchangeables, ils ne reflètent plus que l’expression de la culture dominante. Caricatures de la subversion, apologie des contestations inoffensives (indignés, clowns, altermondialistes), stigmatisation des minorités nationales sur fond d’humanisme social-démocrate. Ces journaux ont depuis longtemps choisi d’être la voix de leurs maîtres (souvent de bonne foi, nous ne le nions pas) en servant à diffuser une idéologie, en la martelant au peuple.
 
Rien de très subversif donc, c’est même plutôt puant: sous prétexte de critiquer les religions (ce qui est nécessaire), le journal s’en prend à une des populations les plus attaquées en France, en faisant le jeu de l’extrême droite qui entretient un discours du type «si les catholiques sont critiqués, essayez avec les musulmans». Chiche. Charlie met sur le même pied culture dominante et minorité. Dans le cadre de la généralisation du racisme ambiante ce n’est pas anodin. C’est défendre l’idée que s’en prendre aux croyants est progressiste, dans la droite ligne de la gauche républicaine et laïque. Or cela n’est qu’un terreau propice au développement d’une aile gauche du nationalisme, une aile sociale dont l’extrême droite a besoin pour agrandir sa base.
C’est ce que fait une organisation comme Riposte laïque qui a récemment défendue les fascistes de Troisième Voie par exemple.
 
Et la liberté de la presse dans tout ça? C’est une blague. Elle n’existe pas. Les véritables journaux subversifs sont cantonnés à internet, muselés dans leur version papier par des impératifs économiques, touchés là où ça fait mal: aux finances. Dans la société capitaliste, la vraie censure passe par l’argent. Ainsi toute opposition est supprimée ou réduite à un rôle de témoin. On pensera aux différents journaux anticapitalistes en galère, aux journaux d’organisations victimes des dernières lois sur la diffusion en kiosque (Partisan, Alternative libertaire), ou même à Wikileaks qui a perdu 90% de ses fonds suite au blocus des donations organisé notamment par Paypal.
 
Il n’y a pas de liberté de la presse. Essayez de monter votre journal pour voir. Il n’aura, au mieux, aucune visibilité, ou devra employer un contenu inoffensif (impossible par exemple de critiquer des boîtes privées: légalement, c’est un préjudice à l’image de la marque…).
 
Feu de Prairie est un média partisan, appuyant le point de vue matérialiste et révolutionnaire, en économie, en culture, en politique. Tous les médias ne se valent pas et à l’heure d’aujourd’hui ou la liberté de la presse papier est un mensonge il n’y a plus grand chose à en espérer. Ces médias ne nous défendront pas, ils défendent des intérêts de classe antagoniques aux nôtres. Si demain Le Figaro ou Minute flambent, nous n’irons pas les défendre non plus. A nous «d’être le média» en développant nos moyens de diffusion d’idées sur internet et dans la rue. C’est le seul moyen de vaincre les illusions réformistes et de diffuser nos idées face au néant proposé au quotidien.
 
 
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A propos de Feu de Prairie.
 
Feu de Prairie est un blog collectif politique, visant à développer des liens, lancer des débats, créer une dynamique et répandre une esthétique.
Notre ligne politique est progressiste et révolutionnaire. Nous sommes donc ouverts à tous les gens honnêtes partageant notre projet de changement social, sur des valeurs d’égalité, de solidarité, de liberté et d’internationalisme.
Nous ne sommes pas sectaires, mais comme le disait si bien Elsa Triolet, « la barricade n’a que deux côtés » : nous ne sommes pas tous du même.
Nous sommes radicalement antifascistes, antiracistes, antisexistes, anti-impérialistes. Nous soutenons les luttes de libération des femmes et des minorités sexuelles, ainsi que les luttes de libération des peuples.
 
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21 octobre 2011 5 21 /10 /octobre /2011 16:18

 " Les Gascons sont légers en paroles, bavards, moqueurs, débauchés, ivrognes, gourmands, mal vêtus de haillons et dépourvus d’argent ; pourtant, ils sont entraînés aux combats et remarquables par leur hospitalité envers les pauvres. Assis autour du feu, ils ont l’habitude de manger sans table et de boire tous au même gobelet. Ils mangent beaucoup, boivent sec et sont mal vêtus ; ils n’ont pas honte de coucher tous ensemble sur une mince litière de paille pourrie, les serviteurs avec le maître et la maîtresse. " Guide du pèlerin de St Jacques de Compostelle, traduction du texte latin du XIIè siècle

  • " Et afin qu’il n’y ait cause de douter sur l’intelligence desditz arrestz, Nous voulons et ordonnons qu’ilz soient faitz e escritz si clairement qu’il n’y ait ne puisse avoir aucune ambiguïté ou incertitude né lieu a en demander interprétation. De prononcer e expédier tous actes en langage francoys. E pour ce que telle choses sont souuent aduenues sur l’intelligence des motz latins contenus esditz arrestz, ensemble toutes autres procedures, soient de noz cours souveraines ou autres subalternes, e inférieures soient de registre, enquestes, contactz, commissions, sentences, testamens, e autres quelconques actes e exploictz de justice ou qui en dépend soient prononcez, enregistrez e desliurez aux parties en langaige maternel françois, e non autrement. Améndes contre ceulx qui calomieusement obtiendront lettres pour articuler faictz nouveaulx ". François 1er roi de France, Edit de Villers-Cotterêts, 15 Août 1539 -

  • " Pour accoutumer les peuples à se plier au roi, à nos mœurs, et à nos coutumes, il n’y a rien qui puisse plus y contribuer que de faire en sorte que les enfants apprennent la langue française, afin qu’elle leurs devienne aussi familière que les leurs, pour pouvoir pratiquement si non abroger l’usage de celles-ci, au moins avoir la préférence dans l’opinion des habitants du pays ". Colbert, 1666 -

  • " On a donc plus de vigueur dans les climats froids. Les peuples des pays chauds sont timides comme les vieillards le sont ; ceux des pays froids sont courageux comme le sont les jeunes gens. Vous trouverez dans les climats du nord des peuples qui ont peu de vices, assez de évertues, beaucoup de sincérité et de franchise. Approchez des pays du Midi, vous croirez vous éloigner de la morale même : des passions plus vives multiplierons les crimes. (Dans l’Europe) l’équilibre se maintien par la paresse que (la nature) a donnée aux nations du Midi, et par l’industrie et l’activité qu’elle a donnée à celles du Nord, c’est ce qui a naturalisé la servitude chez les peuples du Midi : comme ils peuvent aisément se passer de richesses, ils peuvent encore mieux se passer de liberté. Les peuples du Nord ont et auront toujours un esprit d’indépendance et de liberté que n’ont pas les peuples du Midi ". Montesquieu, L’Esprit des lois. XIV, II, 1748

- " Si le provençal, qui n’a que des sons pleins, eût prévalu, il aurait donné au français l’éclat de l’espagnol et de l’italien ; Mais le midi de la France, toujours sans capitale et sans roi, ne put soutenir la concurrence du nord, et l’influence du patois picard s’accrut avec celle de la couronne. C’est donc le génie clair et méthodique de ce jargon et sa prononciation un peu sourde qui domine aujourd’hui dans la langue française " Antoine Rivarol, L’Universalité de la langue française, 1783

- " Il s’agit dans l’esprit de la nouvelle République de cimenter l’esprit national et de mettre un terme aux particularismes engendrés par les idiomes anciens, welches, gascons, celtiques, wisigoths, phocéens et orientaux " et - " Le fédéralisme et la superstition parlent Bas Breton ; l’immigration et la haine de la République parlent Allemand ; la contre révolution parle l’Italien, et le fanatisme parle Basque. Cassons ces instruments de dommage et d’erreur " . Bertrand Barère, rapport du Comité de Salut public du 8 Pluviôse Ans II (1791) - " [...] disparaîtrons insensiblement les jargons locaux, les patois de six millions de Français qui ne parlent pas la langue nationale car, je ne puis trop le répéter, il est plus important qu’on ne pense en politique à extirper cette diversité d’idiomes grossiers qui prolongent l’enfance de la raison et la vieillesse des préjugés " et - " L’unité de la république commande l’unité d’idiome et tout les français doivent s’honorer de connaître une langue qui désormais, serrât par excellence celle des vertus du courage et de la liberté ". Abbé Grégoire, séance du 4 pluviôse An II (1793) - " Il serait bien temps qu’on ne prêchât qu’en français, la langue de la raison. Nous ne voyons pas qu’il y ait le plus petit inconvénient à détruire notre patois, notre patois est trop lourd, trop grossier l’anéantissement des patois importe à l’expansion des Lumières, à la connaissance épurée de la religion, à l’exécution facile des lois, au bonheur national et à la tranquillité politique ". Abbé Grégoire

- " Néanmoins la connaissance et l’usage exclusif de la langue française sont intimement liés au maintien de la liberté à la gloire de la République. La langue doit être une comme la République, d’ailleurs la plupart des patois ont une indigence de mots qui ne comporte que des traductions infidèles. Citoyens qu’une saine émulation vous anime pour bannir de toutes les contrées de France ces jargons. Vous n’avez que des sentiments républicains : la langue de la liberté doit seule les exprimer : seule elle doit servir d’interprète dans les relations sociales ". Abbé Grégoire, adressé à la Convention Nationale au peuple Français, 16 Prairial ans II (1793)

- " Je crois que Marseille est incurable à tout jamais, à moins d’une déportation de tous ses habitants et d’une transfusion d’hommes du nord ". Fréron, à la Convention, 1793

- " Ce malheureux baragouin qu’il est temps de proscrire. Nous sommes français, parlons Français ". Un lecteur de L’Echo du Vaucluse, 1828 - " Le patois porte la superstition et le séparatisme, les Français doivent parler la langue de la liberté ". La Gazette du Midi, 1833

- " Détruisez, si vous pouvez, les ignobles patois des Limousins, des Périgourdins et des Auvergnats, forcez les par tous les moyens possibles à l’unité de la langue française comme à l’uniformité des poids et mesures, nous vous approuverons de grand cœur, vous rendrez service à ses populations barbares et au reste de la France qui n’a jamais pu les comprendre ". Le Messager, 24/09/1840

- " Notre étourderie vient du Midi, et, si la France n'avait pas entraîné le Languedoc et la Provence dans son cercle d'activité, nous serions sérieux, actifs, protestants, parlementaires. Notre fond de race est le même que celui des Iles-Britanniques " Ernest Renan in La Réforme intellectuelle et morale, 1871, rééd. Complexe 1990.

- " Dans le midi, les gens aisés du moins sont français, le petit peuple est tout autre chose, peut-être espagnol ou maure " Jules Michelet (1798-1874) in Tableau de la France

- " Ce ne sont pas du tout des français mais des espagnols, des italiens.[...] des latins mâtinés d'arabes " Joris-Karl Huysmans

- " Tout ce que je puis vous dire, c'est ceci : je hais par-dessus tout les gens exubérants. Or tous les Méridionaux gueulent, ont un accent qui m'horripile, et par-dessus le marché, ils font des gestes. Non, entre ces gens qui ont de l'astrakan bouclé sur le crâne et des palissades d'ébène le long des joues et de grands flegmatiques et silencieux Allemands, mon choix n'est pas douteux. Je me sentirai toujours plus d'affinités pour un homme de Leipzig que pour un homme de Marseille. Tout, du reste, tout, excepté le Midi de la France, car je ne connais pas de race qui me soit plus particulièrement odieuse ! " Joris-Karl Huysmans parlant du patriotisme français in " Joris-Karl Huysmans " interviewé par A. Meunier, fascicule n° 263 de la série Les Hommes d'aujourd'hui, Vanier, 1885

- " Midi race de mendiants et de lâches, de fanfarons et d'imbéciles " Joris-Karl Huysmans, Carnet vert, Bibliothèque de l'Arsenal, 1887

- " Vive l'Allemagne et à bas Marseille ! - ah ! les Valmajour et les Mistral, la Provence et le Quercy ! - quand je me sonde, je me sens une haine de catholique contre l'ignoble juif qui domine maintenant le monde et une exécration de vieux saxon contre la bruyante race latine. Non, vrai, je ne suis pas de mon temps ! et surtout pas de la nationalité qu'on m'impose ! " Joris-Karl Huysmans, 31 mai 1884 en parlant de l'expansionisme méridional

- " Les gens d’ici me déplaisent excessivement. Il y a dans l’accent un jappement et comme des rentrées de clarinette. A les voir remuer, s’aborder, on sent qu’on est en présence d’une autre race : un mélange du carlin et du singe ; une facilité vide, une exagération involontaire et continue ; un manque de tact perpétuel. […] Mon impression, sur le Cours, est que ces gens-là ont besoin d’être gouvernés par autrui. Ils sont parfaitement incapables d’avoir le moindre empire sur eux-mêmes. Le sang, l’action, la colère, leur montent tout de suite à la tête. " Hippolyte Taine (1828-1893) in Voyages littéraires, Toulouse

- " Le Méridional, voilà l'ennemi " Gaston Méry sous-titre du roman Jean Révolte, Dentu, 1891

- Gaston Méry qui fait dire au personnage Jean Révolte dans son ouvrage L'Invasion méridionale : " [Le méridional] s'étend comme un filet, une toile d'araignée monstrueuse, sur le pays tout entier. La politique, l'administration, le clergé, la littérature, l'art, il a tout envahi. Il est devenu la cuscute de la France, une sorte de parasite vorace qui nous ronge et nous ruine " et " Il faut résolument [les] retrancher de chez nous comme une excroissance infectieuse, comme une loupe hideuse absorbant le meilleur de nos veines ". Et plus loin sur le méridional et le juif dans le rôle de bouc émissaires causant la perte de la société française : " Dans la politique, c'est le Juif qui dirige, et le Méridional qui agit. Derrière Rouvier, il y a Rothschild ", " Si le Juif veut de l'argent, le Méridional veut des places ". Ndr. Rouvier était un député "méridional" et Rothschild était un banquier

- " Le patois est le pire ennemi de l’enseignement du français dans nos écoles primaires. La ténacité avec laquelle dans certains pays, les enfants le parlent entre eux dès qu’ils sont libres de faire le désespoir de bien des maîtres qui cherchent par toutes sortes de moyens, à combattre cette fâcheuse habitude. Parmi les moyens il en est une que j’ai vu employer avec succès dans une école rurale de haute Provence… Le matin, en entrant en classe, le maître remet au premier élève de la division supérieure un sou marqué d’une croix faite au couteau…Ce sou s’appelle : le signe. Il s’agit pour le possesseur de se signe (pour le « signeur » comme disent les élèves) de se débarrasser du sou en le donnant à un autre élève qu’il aura surpris prononçant un mot de patois. Je me suis pris à réfléchir au sujet de se procédé… C’est que je trouve, à côté de réels avantages, un inconvénient qui me semble assez grave. Sur dix enfants, je suppose qui ont été surpris à parler patois dans le journée, seul le dernier est puni. N’y a-t-il pas la une injustice ? J’ai préféré, jusque-là, punir tous ceux qui se laissent prendre [...] ". Correspondance générale de l’Inspection primaire, 1893

- " Sottes homélies de patoisants venus de la Cannebière [sic] pour convertir Paris aux rites burlesques du Félibrige " Adolphe Retté, in La Plume du 15 mai 1895

- " Par-dessus la Loire, deux Frances irritées se regardent. Qu'y a-t-il désormais de commun entre nous ? Nos intérêts ? Vous les sacrifiez. Nos vénérations instinctives ? Vous les bafouez. Notre titre de Français ? Mais si nous mettons sous le mot France des conceptions opposées ?" Maurice Barrès, député de Lorraine s'adressant aux méridionaux au nom des gens du nord et dénonçant vers 1900 la surreprésentation politique de la France du sud, aggravée par la perte des deux provinces de l'est en 1870

- " Je considère qu’un enseignement du dialecte local ne peut être donné qu’en proportion de l’utilité qu’il offre pour l’étude et pour la connaissance de la langue nationale " Léon Bérard, Ministre de l’Instruction publique, décembre 1921

- " La partie non celtique de la France cause et pontifie. Elle donne au pays ses ministres, ses vénérables, ses congressistes hyper-sonores. C’est la partie vinasseuse de la République, la Méridionale, profiteuse, resquilleuse, politique, éloquente, creuse. " Louis-Ferdinand Céline, L’Ecole des cadavres 1938

- " Zone Sud, peuplée de bâtards méditerranéens, de Narbonoïdes dégénérés, de nervis, Félibres gâteux, parasites arabiques que la France aurait eu tout intérêt à jeter par-dessus bord. Au dessous de la Loire, rien que pourriture, fainéantise, infect métissage négrifié ". Louis Ferdinand Céline, novembre 1942

  • " Oui, je n’ai aucune attache dans la région, mais il faut en finir avec les notables. Il faut en finir avec cette région du Midi qui refuse le Nord et le développement. Je suis assez bon historien. Je connais l’histoire des cathares ". Alexandre Sanguinetti, député de Toulouse, juin 1968 -

  • " Le Nissart est inutile parce que les Niçois parlent très bien le Français " Un maire des Alpes-Maritimes années 1990

    Nota : la formule s'exporte partout avec des variantes pour les autres nations, aussi relevée en Catalogne nord)

- " Avec 4000 Francs je pourrais acheter une mitraillette et en finir avec L’Occitan ". Le principal adjoint d’un collège de la banlieue toulousaine, années 1990

  • " […] l’accent, quelque accent français que ce soit, et avant tout le fort accent méridional, me paraît incompatible avec la dignité d’une parole publique. (Inadmissible, n’est-ce pas, je l’avoue.) Incompatible, à fortiori, avec la vocation d’une parole poétique : avoir entendu René Char, par exemple, lire lui-même ses aphorismes sentencieux avec un accent qui me parut à la fois comique et obscène, la trahison d’une vérité, cela n’a pas peu fait pour ruiner une admiration de jeunesse […] " Jacques Derrida, Le monolinguisme de l’autre, 1996

- " Notre vision des " langues " et des " cultures " régionales, aseptisée, baigne dans la niaise brume des bons sentiments écolo-folkloriques et se nourrit d’images d’un passé revisité... Ce ne peut être un objectif national. En proposant aux jeunes générations un retour à des langues qui n’ont survécu que dans les formes parlées, pour l’essentiel privées de l’indispensable passage à la maturité que donne la forme écrite, littéraire, philosophique, croit-on sérieusement leur offrir un avenir de travail, d’insertion sociale, de pensée ? " Danièle Salenave," Partez, briseurs d’unité ! "in Le Monde, 3 juillet 1999

Etrangers-ères, ne nous laissez pas seul-e-s avec les français-e-s

 

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17 octobre 2011 1 17 /10 /octobre /2011 13:02

 (Extrait tiré de la brochure des Comités Syndicalistes Révolutionnaires "Comment animer une Union Locale"). Il s'agit là d'une dimension vraisemblement disparue de toutes les Union Locales CGT, néanmoins, celle-ci a existé, il n'ya pas motif à imaginer qu'elle n'aurait plus sa place, nous tenons donc à l'évoquer dans cette brochure ("Comment animer une Union Locale") avec le dessein et l'espoir que cela donnera le goût à certains de faire renaître cette activité.

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La FSGT offre donc néanmoins la possibilité de développer une pratique de sport ouvrier et d'activité dégagées des valeurs du sport bourgeois. On pourra se procurer les guides sur le site de l'association. Si des militant-e-s sont prêt-e-s à développer ce type d'activité, une prise de contact avec le réseau existant localement pourra être faite. Mais une association peut également être crée, elle peut donner droit aux subventions en qualité d'organisation sportive agrée. Là encore c'est un moyen pour des militant-e-s cégétistes et ouvriers-ères de se consacrer à une activité associative intégrée à leur lutte militante plutôt qu'externalisée et mise au profit d'organisations sans objectifs politiques, sans positions de classe et souvent d'orientation bourgeoise.  

 

La FSGT (Fédération Sportive et Gymnique du Travail) reste une des principales fédérations avec 380 000 membres. Même si elle n'est plus d'une influence essentielle et est marquée par une approche social-démocrate, elle pose avec pertinence la question des valeurs véhiculées par le sport et la propagande immense qui l'accompagne aujourd'hui. Le sport est bien un liant social et donc un outil de sociabilité essentiel pour la classe ouvrière. Consciente de cette réalité, la bourgeoisie a totalement investi ce secteur pour en faire un espace d'activités marchandes et une tribune politique permanente et planétaire: concurrence entre les individus et les peuples, course à la performance, culte des maîtres, des vedettes, association de leur réussite à des conduites de consommation, à des entreprises, ect.

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11 juillet 2011 1 11 /07 /juillet /2011 11:46

L'ÉTÉ rapplique le 21 juin. Riche saison que celle-là ! tout le monde s'en ressent. Tous ! jusqu'aux purotins. A ceux-ci, en leur réchauffant la carcasse, le soleil rend la mistoufle moins cruelle.

Les trimardeurs s'essaiment le long des routes ; ils font le lézard à l'ombre des grands arbres et bouffent moins mal que de coutume : ils peuvent se dispenser d'aller tirer le pied de biche et, sous le ciel en chaleur, y a plan de se pagnoter dans les gerbes et d'y roupiller en douce.

Ah, ce que l'Été serait chouette à vivre, si le populo n'était pas condamné aux travaux forcés ! On le passera, kif-kif les petits oiseaux, en de continuelles chansons et roucoulades.

Ces étouffoirs que sont les grandes villes et la hideuse lèpre des bagnes industriels auraient disparu. En place de ces agglomérations puantes on aurait des chapelets de maisons potables, panachées de verdure et serpentant au diable-au-vert.

Le travail industriel, qui, grâce aux machines bougrement perfectionnées qu'on aurait pondues, serait fait proprement et sans que les bons bougres s'esquintent le tempérament, serait quasi devenu une besogne d'hiver.

Quand viendrait la saison où, en nous faisant risette, le soleil nous invite à la flâne, on s'en irait prendre des bains d'air, en pleine campluche.

Au lieu d'aller faire les pantouflards, aux bouibouis des bains de mer ou des stations thermales, on trouverait plus chouette d'aller donner un coup de collier aux cul-terreux, au moment des récoltes. Et, là encore, grâce aux mirifiques mécaniques le boulot ne serait qu'une grande partie de rigolade.

Ceux qui, au lieu de se frotter le museau dans les sillons, préféreraient se laver le cuir dans la grande tasse, n'auraient pas à se gêner.

La contrainte serait de sortie ! chacun tirerait du côté où ses goûts le pousseraient.

Ceux qui aiment la mer, iraient donner un coup de collier aux pêcheurs et, ce serait pour eux autrement rupin que les trouducuteries auxquelles se soumettent aujourd'hui les types de la haute qui s'en vont moisir sur les plages à la mode.



Messidor ouvrira l'été en plein : le soleil recevra tant de pailles dans l'oeil que les jours en rapetisseront ; par contre, les nuits tirant toute la couleur verte de leur côté, elles se foutront à rallonger jusqu'à la saison du boudin.

En messidor, on moissonnera, engerbera, dépiquera, non plus à grands renforts de bras, mais avec le flon-flon des machines.

Les pauvres bougres qui s'amèneront au louage, après s'être appuyés des lieues et des lieues sur les grandes routes, feront grise mine. Trop souvent ils trouveront visage de bois : les machines leur couperont la chique ! Là où, autrefois, on aurait embauché des centaines de prolos, quelques douzaines suffiront, et au lieu de durer des temps infinis, la moisson et tout le turbin qui s'en suit sera abattu en quelques jours.

Les malédictions pleuvront sur les mécaniques : les prolos montreront le poing aux moissonneuses qui, sans faire de magnes, foutront le blé en gerbes ; aux dépiqueuses qui avaleront les gerbes comme une pillule et rendront le grain tout ensaché.

Ce serait pourtant si commode de faire un bon ménage ! Y aurait qu'à foutre une sacrée purge aux richards : un coup qu'on aurait déblayé la terre de cette vermine, la récolte n'entrerait plus dans leurs granges et au lieu de faire concurrence au populo, les mécaniques ronfleraient à son profit.

Pour lors, on serait rupins ! Les gigots ne nous passeraient plus sous le nez, on aurait sa part de pain blanc, on boirait du sec et du frais.

On perdrait jusqu'au souvenir de la Saint-Jean, cette maudite fête crétine où les prolos de la campluche s'en vont au marché, foutant leur viande aux enchères, kif-kif du bétail.

Les voilà embauchés pour six mois ou un an ! Ils s'amènent à leur nouvelle étable, sans bride au cou, c'est des animaux dociles. Et dire qu'on appelle ça se louer, pauvres de nous..., c'est se vendre, nom de dieu !

L'esclave des temps anciens était moins dégueulasse : on était esclave par force, et non volontairement comme aujourd'hui.



Thermidor nous amènera la canicule, transformera nos caboches en bouillottes, muera les pépins en parasols et cuira les oeufs au cul des poules. Les flics feront la chasse aux cabots et Arton se pavanera aux bains de mer ; les poissons boiront de l'eau tiède, les bistrots seront dans leur dur, les porcs iront à la glandée, et les cornichons auront la gueule verte.

Ce mois-là, des tas d'avaros nous dégoulineront sur la margoulette :

Non contents d'être sucés jusqu'à la moelle par les sangsues gouvernementales, nous aurons à subir une sacrée invasion de punaises qui seront plates de la tête et minces du ventre. Malheur aux gourdiflots qui n'auront pas fait provision de poudre sans fumée, de mélinite, de plancastite, et autres fourbis en ite...je ne les vois pas à la fête !

Outre ça, dans la tripatouillée d'épidémies dont il faudra nous garrer, y en a une que la canicule rendra bougrement terrible, maligne, perverse, redoutable : ce sera la disette de picaillons ! vu la morte saison, la monouille sera aussi rare dans nos porte-braises que la justice dans les jupons des jugeurs et l'intelligence dans les bottes des gendarmes. Les pauvres bougres que rongera cette épidémie, plus affreuse que la gale, la peste ou le cholera, ne sauront à quel médecin se vouer. Pour s'en guérir radicalement, y aurait pourtant pas la mer à boire : il suffirait de ne pas attendre l'ouverture de la chasse, et se fiche illico à l'affût du gibier accapareur.

Les dépotés étant à l'abri de cette épidémie, ils continueront à la mener joyeuse : esquintés de n'avoir rien foutu de l'année, ils battront leur flemme en thermidor, et les chemins de fer trimballeront leur viande aux quatre coins du patelin.

Aux bons bougres qui espèrent les réformes promises par les faiseurs de lois, je conseille d'éplucher le temps que ces salauds turbinent dans l'année : c'est si peu que, le voudraient-ils, y aurait pas plan qu'ils tiennent leurs promesses.

L'été, ils s'appuient à l'affilée trois mois de flemme ; en plus, à chaque fête, carillonnée ou non, ils s'offrent des vacances ; pour ce qui est de leur boulot, le reste du temps ils ont à peine cinq séances par semaines. Tout calcul fait, ils ne vont à l'Aquarium qu'une centaine de jours par an.

Et ils n'y moisissent pas, nom de dieu ! Quand ils ne se donnent pas campos, ce qui leur arrive bougrement de fois, ils s'amènent vers les deux heures et s'esbignent vers les 5 ou 6 plombes. Grosso modo, en admettant qu'ils ne rateraient pas une séance, ça leur fait 4 heures par jour, 400 heures par an... soit une paye de plus de 20 francs l'heure ! Et ça ne leur suffit pas, nom de dieu !

A un avocat de Cherbourg, qui guignait l'Aquarium, on demandait : «Comment, vous qui gagnez 20,000 balles par an, vous lâcheriez votre cabinet pour palper les 9,000 francs des députés ?
Vous me prenez donc pour une tourte ? répondit l'ambitieux. Un député intelligent ne se contente pas de 9,000 francs.»



Fructidor le bien nommé, nom d'une pipe ! La fruitaille fruitera par tous les coins : tandis que les malins déchausseront les patates, écosseront les haricots, ne sauront par quel bout commencer, les loufoques gauleront les raisins en place des noix, les niguedouilles vendangeront les escargots, les charognes encaisseront des marrons et les finauds suceront la poire aux pommes et aux bonnes bougresses.

Par exemple, ceux-là feront une sale gueule qui récolteront des vingt-huit jours ! Ils en seront tellement à cran que dans les manoeuvres les gradés seront d'une riche prudence, se tenant à l'écart pour ne pas récolter de pruneaux.

D'autre part, les huîtres et les richards commenceront à rappliquer à la ville.

Le soleil musardera sous le signe de la vierge, et en fait de bégueules, faisant grise mine aux bécots, on ne verra guère que les laiderons et les bigottes.

Les braconniers n'auront pas attendu l'autorisance gouvernementale pour décrocher leur fusil, et ils n'auront foutre pas eu tort ! Les trous du cul brailleront qu'ils exterminent le gibier, ne lui laissant pas pousser poils et plumes. Qu'ils cessent de jérémier ! Il en sera de même aussi longtemps qu'on nous foutra des entraves aux pattes : du moment que les dirigeants interdisent quèque chose, c'est une raison pour sauter à pieds joints sur l'interdiction.

Les bidards qui cracheront 25 balles à l'État pourront massacrer cailles, perdreaux, lapins, sans craindre les charpentiers à Carnot. C'est-y leur permis qui offusquera le gibier ? Toujours est-il qu'ils n'en dégringoleront pas des flottes !

Plus heureuses seont les bonnes bougresses : elles feront une rude chasse aux puces, qui, cette année, abonderont à boisseaux. Eh crédieu, je vous réponds d'une chose, c'est que les veinards qui leur donneront un coup de main pour ce turbin galeux ne bouderont pas à la besogne.

Fructidor bouclera l'an 102 du calendrier révolutionnaire. Si les sans-culottes qui, il y a un siècle, le foutirent en chantier, revenaient, histoire de boire chopine avec nous, ils se ficheraient salement de notre fiole et nous engueuleraient comme un pied. A nous voir, revenus au vomissement du calendrier esclave, ils nous renieraient illico, ne voulant pas, dans nos têtes à gifles, reconnaître la bobine de leurs petits-fils.

Et nom de dieu, ils n'auraient pas tort de trouver que nous n'avons guère marché sur leurs traces; s'ils n'étaient pas en plein dans l'axe, du moins les bougres étaient de leur siècle, tandis qu'il serait difficile de dire duquel nous sommes. Au lieu de sang, c'est du jus de navet, du pissat de richard qui gargouille dans nos veines.

Enfin, espérons qu'un de ces quatre matins, la moutarde nous montant au nez, nous rattraperons le temps perdu.

 

(1897)

 

LE PRE~1

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