Les TPPS « Toujours Prêt Pour Servir », aujourd'hui quasi-oubliés, furent les groupes d'autodéfense et service d'ordre de la Fédération de la Seine, la plus radicale fédération de la SFIO (ancien nom de l'actuel Parti Socialiste) dans les années 30, sous direction de Marceau Pivert.
Troupes de chocs entrainées selon les conseils de Serge Tchakhotine et suivant la conception d'autodéfense prolétarienne, de milices ouvrières; marxistes, proches du Parti Ouvrier d'Unification Marxiste (Espagne/Catalogne) et des Syndicalistes Révolutionnaires du "Cercle Syndicaliste de Lutte de Classe", ils se montrèrent très critique vis à vis de la direction SFIO et de son tempérament réformiste et passif. La Fédération de la Seine et les TPPS réussirent à influencer une bonne partie des militant-e-s de base SFIO, sous la tendance « Gauche Révolutionnaire » (GR) et de « JUIN36 ».
Exclus de la SFIO pour leurs positions radicales, la GR et les TPPS formeront en juin 1938, le Parti Socialiste Ouvrier et Paysan, d'inspiration marxiste et anti-autoritaire.
Voici un extrait d'un des rares ouvrages parlant des TPPS, "Marceau Pivert, socialiste de gauche" de Jacques Kergoat, aux
Editions de l'Atelier. Chapitre 9 "Autodéfense et unité d'action"
« Dans le deuxième semestre de l'année 1934, Marceau Pivert est très présent sur le front de l'autodéfense. Durant l'été, il a reçu le renfort de la minorité de de l'Internationale, la « gauche socialiste internationale » qui a adopté une résolution appelant à « former les milices ouvrières ». Le 8 octobre, est confirmé dans la responsabilité des groupes de défense, qu'il assume sans autre contrôle qu'une liaison étroite avec le bureau fédéral. Ces groupes de défense prennent alors le curieux nom, un peut scout, de TPPS, « Toujours Prêt Pour Servir ».
Les TPPS, tous volontaires et tous membres du parti sont organisés en sizaines, trentaines et centaines. Ils disposent d'une section de réserve, les Jeunes Gardes Socialistes « JGS », qui portent un uniforme (chemise bleue foncée, cravate rouge). Officiellement, ils sont l'organisme de l'autodéfense active de la région parisienne. Mais la notion « d'autodéfense active » apparaît extensible. Pivert précise « pas de défense sans contre-offensive »(...)
Les TPPS sont-ils armés ? Le rapport du secrétaire à l'autodéfense le revendique: « à des fascistes armés, il faut opposer des hommes armés ». Certains prennent le principe très au sérieux, ainsi Duchemin, salarié dans une entreprise de plomberie, militant du 15ème et ami personnel de Marceau Pivert, qui stocke dans un dépôt de l'entreprise six revolvers, une mitraillette et une mitrailleuse. En général la réalité est plus modeste: au mieux un revolver pour le responsable de la sizaine.
L'activité des TPPS n'existe pas que sur le papier. Ils interdisent une réunion des Croix-de-Feux à Conflans-Sainte-Honorine, mettent à sac, au prix de plusieurs blessés, la permanence des Camelots du roi, rue Asseline, dans le 14ème. Toutes leurs actions ne sont pas couronnées de succès: place des Ternes, ils sont mis en déroute par l'action combinée des Camelots du roi et des « francistes » de Bucard. Pivert est souvent présent sur le terrain. On décrivit volontiers son poing fermé qui monte très haut et redescend comme une massue. Incontestablement, son tempérament sportif trouve quelque satisfaction à ses activités.
En novembre 1934, puis en janvier 1935, il fait voter par le conseil fédéral la « motion d'alarme » adoptée par la 19ème section, qui se prononce pour l'armement du prolétariat (…).
La mise à sac le 15 avril, du local de la fédération de la seine, rue Feydeau, contraint la direction du parti à laisser s'officialiser les TPPS. Un état-major est alors constitué composé de Pivert, d'un socialiste proche de celui-ci, Balay, du « bolchévik-léniniste » Marc Laurent, et d'un autre socialiste, René Rul. La tension monte autour des TPPS, et le 13 juillet c'est contre l'avis des directions fédérales qu'ils dispersent la manifestation de Solidarité française, l'organisation du commandant Jean Renaud. Et le 14 juillet, c'est avec l'accord de la fédération de la Seine, mais contre l'avis du parti, que Marceau Pivert fait défiler, à l'intérieur du cortège unitaire, plusieurs centaines de TPPS, avec leurs propres mots d'ordre, suivis de 500 JGS en uniforme. »
Plus d'informations sur Marceau Pivert et les tendances radicales au sein de la SFIO à cette période, ici: http://bataillesocialiste.wordpress.com/biographie-pivert/
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